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Channel: Philippe Ngendakumana – IWACU
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Première plénière du nouveau Sénat

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La sénatrice Immaculée Ndabaneze préside la plénière.

La sénatrice Immaculée Ndabaneze préside la plénière.

La chambre haute du Parlement a ouvert sa première session ce mercredi 12 août. A l’exception des quatre anciens chefs d’Etat, tous les autres avaient répondu présents.

C’est la sénatrice de Bubanza, Immaculée Ndabaneze (65 ans) qui a dirigé la session en l’absence des doyens d’âge qui sont les présidents Jean Baptiste Bagaza et Pierre Buyoya.

Cette plénière aura été marquée par la mise sur pied d’une commission de cinq sénateurs pour étudier les amendements du règlement d’ordre intérieur. Il est prévu que les sénateurs reprennent les travaux pour l’adoption des amendements à 16 heures.

Signalons qu’à part les quatre anciens chefs d’Etat, lanouvelle chambre haute du Parlement est composée de 30 sénateurs du Cndd-Fdd, trois Batwa, deux upronistes (ailes Concilie Nibigira) et une issue de Fnl de Jacques Bigirimana.


Le président de la Fédération de Football du Burundi élu président du Sénat

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Le Bureau du sénat : de gauche à droite : Spès Caritas Njebarikanuye, Réverien Ndikuriyo et Anicet Niyongabo.

Le Bureau du sénat : de gauche à droite : Spès Caritas Njebarikanuye, Réverien Ndikuriyo et Anicet Niyongabo.

38 sénateurs sur 38 présents ont élu Révérien Ndikuriyo de la circonscription de Makamba, comme président de la chambre haute du Parlement, l’après-midi de ce vendredi 14 août.

L’actuel président de la FFB est connu pour être un fervent défenseur du troisième mandat. Après l’officialisation de la candidature de Nkurunziza, il a été à la tête des sénateurs qui ont pris l’initiative d’introduire une requête devant la Cour constitutionnelle pour l’interprétation de l’article 96 de la Constitution relatif aux mandats du président.

Révérien Ndikuriyo remplace Gabriel Ntisezerana qui siège actuellement à l’Assemblée Nationale. La sénatrice Spès-Caritas Njebarikanuye (Cndd-Fdd, Gitega) et l’uproniste Anicet Niyongabo (aile Concilie Nibigira, Bururi) deviennent respectivement première et deuxième vice-présidents. La première (la quarantaine) était directrice générale du Fonds d’investissement national (Fonic) tandis que le second était chef de cabinet à la première vice-présidence.

Signalons qu’aucun ancien chef d’Etat n’a participé aux trois jours de la première session du Sénat.

La microfinance : plus que résister à la fermeture

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Malgré la perturbation des opérations d’octroi et de recouvrement de crédits, consécutive à la nouvelle crise, certains responsables des microfinances continuent à croire aux lendemains qui chantent.

Quand le malheur du Tanganyika fait le bonheur des fleuristes

Quand le malheur du Tanganyika fait le bonheur des fleuristes

Centre-ville de Bujumbura. Dans un hall, dix personnes attendent d’être reçues par un agent de leur microfinance. Sur un ton résigné, un d’eux glisse : « A défaut du découvert trimestriel que la microfinance n’accorde plus, je cherche le découvert simple payable à la fin du mois. Mais voilà qu’on m’exige l’attestation de service.» Son voisin renchérit : Si la crise devait perdurer, il y a risque qu’on ait même plus droit au découvert. Cette maison risque de fermer ses portes. La preuve : les agents du service crédit sont au chômage. »

Dans cette institution, comme dans d’autres d’ailleurs, aucun cadre ne veut s’exprimer sur la question de l’octroi et du recouvrement des crédits.

A quelques deux cents mètres de là se dresse une autre microfinance. Le directeur général accepte de s’exprimer, sous condition d’anonymat. Il est inquiet : « Nous vendons le crédit. C’est le seul produit qui nous fait rentrer de l’argent. Mais, avec la crise, nos clients qui sont pour la plupart des petits commerçants des quartiers populaires de la capitale ne remboursent plus les crédits contractés. Leurs affaires ne tournent plus. » Il révèle que « l’indice du portefeuille à risque » (le taux du crédit à recouvrer) oscille aujourd’hui autour de 36 % contre 4 % avant la crise.

D’après ce responsable, sa maison peine à distribuer des crédits surtout que la banque centrale tient à l’œil les institutions de microfinance pour le compte des déposants. Et de lâcher : « Tant que la banque centrale ne nous a pas encore autorisé à donner les mêmes services que les banques nous serons obligés de fermer. »

Entre-temps, révèle-t-il, l’institution se bat pour maintenir tout son personnel au service, notamment par la retenue du tiers du salaire de chaque employé. Elle a aussi résilié le contrat de six stagiaires qui avaient pourtant la promesse d’embauche.

Des exceptions qui confirment la loi

Si bien des microfinances acceptent que la situation de recouvrement de crédit est inquiétante, elles écartent toute hypothèse de fermeture. Elles affirment même continuer à accorder des crédits surtout pour fidéliser les bons clients. Un directeur général exhibe une liste : « Je vais apposer ma signature sur cette liste de 80 demandeurs. Les bénéficiaires auront touché l’argent d’ici une semaine. C’est autour de 80 millions que nous allons décaisser ». Ce dernier explique que pour mieux résister à la crise, son institution a lancé d’autres produits, notamment le « crédit solidaire ». Elle développe aussi d’autres sources de revenus en dehors de la poursuite du recouvrement des crédits.

Toujours sous anonymat, un cadre d’une autre microfinance révèlera que son institution continue elle aussi à distribuer des crédits à des clients avalisés par leurs employeurs.

Si ces microfinances continuent à distribuer des crédits, ce n’est pas qu’elles ignorent que la banque centrale exige que le taux de recouvrement ne dépasse pas 5%, ce qui est loin d’être le cas. Il caracolerait même autour de 50% dans certaines institutions.

Investiture de Nkurunziza : le secret d’Etat et la haute sécurité

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Pierre Nkurunziza a prêté serment ce jeudi 20 août au Palais des congrès de Kigobe. Des cérémonies préparées dans un grand secret et qui se sont déroulées sous haute sécurité.

Les membres de la Cour constitutionnelle félicitent le couple Nkurunziza

Les membres de la Cour constitutionnelle félicitent le couple Nkurunziza

Un message diffusé pour la première fois sur les réseaux sociaux ce jeudi, aux environs de 7h 30 : «Le président Nkurunziza peut prêter serment dans l’avant midi ». Bien des gens pensent que ce sont les sempiternelles rumeurs des réseaux sociaux. Les messages se multiplient, les uns plus précis que les autres. « Les fonctionnaires de la présidence sont en costume et en chemises roses. Il y a sûrement un événement inhabituel ».

Finalement, l’information est confirmée au niveau de l’Assemblée Nationale. La presse peut couvrir l’événement.
Au rond-point point de la place de l’Onu , au niveau de la permanence nationale du parti au pouvoir à Ngagara, des policiers de la garde présidentielle s’activent à réguler la circulation. Seuls les officiels peuvent passer. Les journalistes doivent présenter les badges.

Mais les véhicules sont nombreux entre ce rond-point et l’entrée de la clôture du palais de Kigobe. Et pour cause : déjà au niveau du Boulevard Mwambutsa (route Kigobe), la police fait des check-in. Et quelle police ! Une marée d’hommes armés de roquettes, de mitrailleuses ou des fusils mitrailleurs kalachnikov, avec au moins trois chargeurs de réserve.

A l’entrée de l’enceinte du palais, des travailleurs donnent un coup de peinture aux fûts bourrés de béton servant de balise de protection contre une attaque terroriste.

Passé cette entrée, c’est un check-in minutieux et systématique. Même les députés et sénateurs sont contrôlés. En grande tenue, les hauts gradés de l’armée doivent se mettre aussi à la file indienne avant de subir « la palpation » et le contrôle aux détecteurs à métaux.

Au perron du palais, tout le monde se met en file indienne pour subir un autre contrôle.

Pas de délégation étrangère de haut rang

Le corps diplomatique n’est pas si imposant. L’on signalera la présence des ambassadeurs de Russie, Chine, Egypte, Tanzanie, et de quelques fonctionnaires des autres ambassades à Bujumbura.

Un invité quand même de marque : la ministre sud-africaine de la Sécurité, venue représenter le président Jacob Zuma.

L’Eglise catholique du Burundi n’était pas représentée au haut niveau. Mais on aura vu Monseigneur Anatole Ruberinyange, arrivé à Kigobe dans un véhicule double cabine teinté, sous bonne escorte policière après le président de la République. C’est quand il fut installé que le président Nkurunziza a quitté le salon d’honneur pour entrer à l’hémicycle.

Les cérémonies ont commencé par les prières de Mgr Ruberinyange, puis celui de Sheikh Sadiki Kajandi et de Mgr protestant Bernard Ntahoturi.

A suivi la prestation de serment proprement dite. Devant le Parlement, costume bleu sur cravate rouge, M. Nkurunziza a lu le texte de l’article 106 de la Constitution, d’abord en Kirundi, puis en Français. Son serment a été reçu par la Cour constitutionnelle, sous un tonnerre d’applaudissements, d’impundu (cri aigu traditionnel de joie, ndlr) et même de sifflets.

Le commissaire de police chef Alain Guillaume Bunyoni, Chancelier des Ordres Nationaux, a décerné la décoration de « Grand collier des ordres Nationaux » au président Nkurunziza. Encore des applaudissements nourris. Il a alors prononcé son discours au terme duquel quelques hautes personnalités lui ont présenté des félicitations. L’on signalera que l’accolade entre Nkurunziza et Agathon Rwasa a déclenché un séisme d’applaudissements.

Pierre Nkurunziza : « Ma victoire vous appartient »

Malgré le boycott électoral par certains,le président de la République annonce la révision de la Constitution en son article 129. Objectif : former un gouvernement inclusif.

Pierre Nkurunziza : «Je m’engage à respecter la Constitution, l’Accord d’Arusha et les différents accords de cessez-le-feu. »

Pierre Nkurunziza : «Je m’engage à respecter la Constitution, l’Accord d’Arusha et les différents accords de cessez-le-feu. »

« Gloire à Dieu pour avoir gardé les Burundais. On ne peut pas empêcher le soleil de briller. Ce jour restera inoubliable dans l’histoire du pays», déclare Pierre Nkurunziza. Selon lui, il doit la victoire au peuple burundais, lui qui s’est donné corps et âme pour que le processus électoral aboutisse sans incident. Sa victoire, il la doit également à toutes les personnes qui ont prié pour lui et à la Ceni. Une mention spéciale à la Cour constitutionnelle pour sa bonne lecture de la loi.

Quant aux journalistes, M. Nkurunziza estime qu’ils ont été témoins du bon déroulement des élections. Et de saluer le courage de certains leaders politiques et d’autres candidats à la présidentielle pour avoir accepté le verdict des urnes : « Ma victoire appartient à tous les Burundais, ceux qui m’ont élu ou pas. » En démocratie, le vainqueur règne pour tout le monde. Et Pierre Nkurunziza de rappeler qu’il est à son dernier mandat.

Ouverture et mise en garde

La prochaine étape, assure le président de la République, est la formation d’un gouvernement et des institutions inclusives comme le souhaitent les amis du Burundi. M. Nkurunziza envisage la révision de la Constitution en son article 129. Toutes les décisions, promet-il, seront prises dans le strict respect de la loi.

Il exhorte le retour des réfugiés : « Les fausses rumeurs sont à l’origine de leur départ. » M. Nkurunziza demande à la Commission Terre et Autres Biens de protéger leurs avoirs laissés.

A ceux qui ont pris la voie de la violence, il leur demande de se ressaisir. Sinon, avertit-il, ils subiront le châtiment de Dieu : « Nous n’allons pas tolérer. Tous les yeux sont braqués sur eux. »
Aux leaders politiques, le président recommande la discipline, la tolérance et le strict respect des droits humains : « Des enquêtes sur les assassinats de paisibles citoyens sont en cours. Qu’ils soient au pays ou à l’étranger, leurs auteurs seront traqués. »

La mise en garde, c’est envers la société civile et les confessions religieuses. Une loi régissant les défenseurs des droits de l’Homme va être bientôt votée pour les remettre sur les rails. Les religieux, conseille-t-il, ne doivent pas s’ingérer dans la politique avec le risque de les écarter de leur mission première : la prédication.

De l’insécurité grandissante

La question sécuritaire, déclare Pierre Nkurunziza, préoccupe : « Sans sécurité, rien n’est possible. »Il appelle tout le monde à veiller à sa sauvegarde et de collaborer pour arrêter tous les malfaiteurs endéans deux mois. Une minute de silence est observée en mémoire des illustres disparus dont un ancien compagnon de lutte.
La gratuité de la scolarité, conclut-il, des soins de santé pour les enfants de moins de cinq ans et des mères qui accouchent reste la politique du gouvernement.

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>>>Réactions

Charles Nditije : « Etre contre lui, est-ce être contre Dieu? »

« C’est une prestation de serment en catimini, en cachette et sous haute surveillance, comme si le pays était en guerre », déclare le président de l’Uprona non reconnu par le ministère de l’Intérieur, et membre de la coalition Amizero y’Abarundi. Pour lui, Pierre Nkurunziza a prêté serment en solitaire, comme il est allé dans les élections. Charles Nditije ajoute que cette prestation revêt beaucoup de contradiction. « Le protocole de la présidence avait annoncé cet événement pour le 26 août, pourquoi alors cette précipitation, et qu’est-ce qui se cache derrière ? »

M. Nditije souligne également les menaces contenues dans le discours du président Nkurunziza, alors qu’il devrait être apaisant. « Il a osé dire que ceux qui seront contre lui subiront le châtiment de Dieu. A l’entendre, on dirait qu’être contre lui c’est être contre Dieu, comme s’il était le Bon Dieu sur terre. » En définitive, Charles Nditije ne semble pas étonné : « De toute façon, on en attendait rien de bon. Pour nous, c’est un non-événement. »

Léonce Ngendakumana : « On ne prête pas serment avant les élections »

Le président de l’ADC-Ikibiri a une position catégorique : «On ne peut pas parler de prestation de serment alors qu’il n’y a pas eu d’élections. » Il estime que l’accord d’Arusha, la Constitution, la feuille de route du 13 mars 2013 et d’autres engagements ont indiqué comment les élections de 2015 doivent être préparées. Léonce Ngendakumana constate que Pierre Nkurunziza ne mérite plus de diriger le Burundi : «Il a été incapable de discuter avec différentes couches de la population et de combattre la corruption pendant les dix ans. » Et de se demander comment il peut continuer à diriger le peuple qu’il a divisé, dans cette situation d’insécurité et de crise de confiance grave.

Il demande au président Nkurunziza d’arrêter ‘cette comédie électorale’ : « Il faut plutôt engager des négociations sur les questions de fond pour sécuriser le pays et redonner de l’espoir au peuple burundais. » De cette manière, poursuit M.Ngendakumana, on aura créé un environnement propice, favorable à l’organisation des élections qui unissent les Burundais.

Gaston Sindimwo : « C’est l’aboutissement d’un bon processus électoral »

Le secrétaire général du parti Uprona ne cache pas sa joie : « Ce moment, nous l’avons longtemps attendu car nous avons beaucoup lutté pour y arriver. »

Pour lui, l’investiture du numéro un Burundais est un signe que les élections se sont déroulées dans le calme. Elle ouvre la mise en place des institutions qui vont gouverner le pays les cinq ans à venir. Gaston Sindimwo ne doute pas que le nouveau gouvernement qui va être mis en place s’attèlera au retour effectif de la paix.

Joseph Ntakarutimana : « Qui commence bien finit bien »

Contrairement à une opinion qui estime que la prestation de serment avant le 26 août est une violation de la loi, le premier vice-président du parti présidentiel rassure : « En aucun cas, en témoigne la présence de plusieurs délégations venues nous soutenir. »

Même son de cloche chez Louis Kamwenubusa, porte-parole adjoint du président de la République : « Après la tenue des élections, rien n’empêche le président de la République à prêter serment. » Pour lui, l’évènement de ce jeudi serait une flagrante violation de la Constitution, s’il avait été plutôt reporté après le 26 août.
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>>>Analyse

Les tours de passe-passe constitutionnels du pouvoir

Pour aller jusqu’à faire de Gaston Sindimwo le 1er vice-président de la République, le pouvoir de Pierre Nkrunziza, avec la complicité de la CENI, a fait de véritables tours de passe-passe dignes d’un prestidigitateur. Partant d’abord des résultats des élections. Les partis FNL et Uprona, officiellement reconnus et alliés au pouvoir, ont été balayés par le vote législatif du 29 mai.

L’Uprona de Concilie Nibigira a sauvé de toute justesse 2 sièges de députés, le FNL Bigirimana n’a obtenu que 35.532 voix, soit 1,54% des suffrages exprimés et zéro député. En revanche, la fameuse coalition Amizero y’Abarundi, qui avait boycotté les élections, s’est vu attribuer 30 sièges. Pourtant, cette coalition qualifiée d’indépendante était en réalité une association de deux partis, le FNL d’AgathonRwasa et l’Uprona de Charles Nditije, réputés illégaux.

Là encore les élections (ou la CENI) ont créé une situation difficilement gérable : l’Assemblée nationale compte 20 députés FNL et 10 députés upronistes dont le parti n’existe pas juridiquement. Or la Constitution prévoit à l’article 129 que le gouvernement est constitué de ministres dont le parti a obtenu plus de 5% des votes, ce qui élimine l’UpronaNibigira. Restent le CNDD-FDD, le FNL Rwasa et l’UpronaNditije, soit un parti reconnu et deux non-reconnus… Que faire ? Le problème se pose aussi pour les Vice-présidents qui doivent être des élus et appartenir « à des groupes ethniques et des partis politiques différents » (articles 123 et 124). Mais quels partis en l’occurrence ? Logiquement aux deux partis de la coalition qui a reçu 30 sièges, mais qui n’existent pas légalement.

En définitive, on n’en a pas fini avec les tours de passe-passe constitutionnels, au risque d’escamoter définitivement notre loi fondamentale… Contre vents et marées, Gaston Sindimwo est désormais 1er vice-président de la République.

Les collinaires à Bujumbura

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Musaga : des collinaires sans une forte présence militaire que les élections précédentes

Lundi, 24 août 2015 - Élections des chefs de colline/quartier : la population de Musaga vient voter, contrairement aux élections précédentes  ©C.S.U/Iwacu

Lundi, 24 août 2015 – Élections des chefs de colline/quartier : la population de Musaga vient voter, contrairement aux élections précédentes ©C.S.U/Iwacu

10h30. A l’entrée du centre de vote situé au camp Muha, deux soldats (un homme et une femme) font le contrôle des électeurs avant d’aller voter. Cinq autres se trouvent juste à côté, assurant la sécurité. Selon le président de la Ceci Musaga, les bureaux de vote ont ouverts à 6h mais les électeurs sont venus un peu tardivement.

Apparemment moins sécurisées, ces élections collinaires à Musaga connaissent une grande affluence par rapport aux élections précédentes. À 11h, le terrain du camp Muha est plus ou moins bondé.

Un membre de la Ceci Musaga estime que cette affluence pour les collinaires s’explique par le fait que les électeurs votent pour les gens qu’ils connaissent bien. Probablement les membres de leurs familles. Lors des législatives dans ce quartier garnison, les électeurs étaient pour la plupart des hommes en uniforme tandis que pour les collinaires la majorité sont des civils.

Au centre de vote sis au lycée municipal de Musaga, un seul policier était en faction à l’entrée. Contrairement à Muha, l’affluence était très faible sur ce centre de vote. Seuls les assesseurs étaient visibles dans presque tous les bureaux de vote. Là également, les électeurs sont venus tardivement, à 7h, selon la vice-présidente de ce centre de vote.

Signalons que dans la commune urbaine de Musaga, le quartier Kinanira I totalise 5 candidats aux élections collinaires, 7 à Gasekebuye, 15 à Kinanira II, 5 à Gitaramuka et 10 à Kamesa.


Les collinaires : l’affluence relativement élevée

Comparativement aux scrutins précédents, les habitants de Bujumbura sont sortis relativement nombreux pour élire leurs chefs de quartiers ce lundi 24 août.

Les électeurs au centre de l’Ecole primaire communément appelé ’’Bassin’’

Les électeurs au centre de l’Ecole primaire communément appelé ’’Bassin’’

Aux environs de midi. Au centre de l’Ecole primaire communément appelé ’’Bassin’’ à Buyenzi, il n’y a pas de file indienne devant les bureaux de vote mais l’ambiance est animée. Les mandataires des candidats sont présents devant et dans chaque bureau de vote. Ils offrent leurs services aux électeurs, notamment en les orientant vers les bureaux de vote.

Kassim Jafar, président de la Commission électorale communale indépendante (Ceci) à Buyenzi dit que les candidats se sont intensément investis dans la campagne électorale, mus surtout par le souci de prouver la supériorité de leur degré de popularité aux yeux des candidats rivaux.

Au centre de l’Ecole primaire de Jabe, les électeurs viennent à compte-goutte. Mais Jean Bosco Mbonayo, le président de la Ceci Bwiza est confiant qu’à la clôture de l’opération de vote, le taux de participation dépassera largement les 11% des élections présidentielles. « Nous enregistrons un nombre important de gens qui n’ont pas élu lors des trois scrutins écoulés », explique-t-il. La même raison est évoquée par Amédée Bangaryabagabo, vice-président de la Ceci Nyakabiga.

Au centre Stella Matutina, au « Jardin Public » tout comme au Monument de l’Unité, l’affluence n’était pas si intense.

Pour Augustin M. Nzojibwami, président du parti Sangwe-Pader, si les habitants de Kiriri ne s’étaient pas encore déplacés massivement pour aller voter avant onze heures, c’est parce qu’ils ont la lassitude des scrutins qui ont commencé en juin. C’est aussi parce que les partis qui ont des structures de mobilisation ne sont pas autorisés par la loi à jouer un rôle dans les collinaires.

Signalons que d’après les électeurs, l’enjeu des collinaires réside dans le fait de se choisir des élus connus pour leur intégrité, leur disponibilité et leur aptitude à résoudre les petits litiges locaux.

Commune Ntahangwa : des électeurs fâchés

Contrairement aux autres scrutins, aux collinaires de ce 24 août, il fallait voter là où on s’est fait inscrire.

Au Lycée communal Gihosha, les électeurs s’inquiètent : certains n’ont pas voté pour leurs chefs de quartiers

Au Lycée communal Gihosha, les électeurs s’inquiètent : certains n’ont pas voté pour leurs chefs de quartiers

Cependant, plusieurs électeurs n’ont pas posé ce geste citoyen parce que ne remplissant pas cette condition.
11h20min au Lycée communal de Gihosha. Des électeurs vont dans tous les sens, passant d’un bureau de vote à l’autre. La colère monte chez certains. Selon eux, des agents de la Ceni leur ont refusé de voter.

Shalom Ntwari, habitant Gihosha urbain, témoigne qu’il est là depuis 8 heures : « J’ai passé d’un bureau à l’autre mais tous les agents de la Ceni m’ont refusé de poser ce geste citoyen. » A l’origine, sur son récépissé, il est marqué qu’il habite dans Gihosha rural. Il ne peut donc voter pour son futur chef de quartier mais pour celui de Gihosha rural. Au lieu de poser un geste inutile, explique M. Ntwari, il préfère tout laisser.

Le cas de M. Ntwari, confirme Joseph Ciza, président du centre de vote Gihosha, n’est pas le seul. L’erreur, fait-il savoir, a été commise au moment de l’enrôlement des électeurs : «Certains estimant que la file n’est pas longue dans un tel endroit, ils se sont faits inscrire là où ils ne devraient pas.»

Interrogé pourquoi une telle erreur s’observe seulement aux collinaires, M. Ciza précise qu’aux élections législatives, communales et présidentielles, cette condition d’élire chez soi n’était pas exigée : « Conformément à l’arrêté 79 de la Ceni, il faut remplir cette condition.»

Même son de cloche à l’Ecole Primaire de Cibitoke 1. Selon un membre de la Ceci, des habitants ont proposé d’être mis sur les listes additionnelles. Toutefois, elle signale que cela n’est pas possible parce que cette faveur est réservée aux militaires, policiers, chauffeurs, journalistiques, etc.

Mais de façon générale, elle estime que les électeurs ont répondu massivement au vote.

Faible affluence à Kamenge

L’opération de vote a commencé vers 6h30 avec une faible affluence au centre de vote de l’école fondamentale Kamenge III. Pascaline Bizimana, responsable de ce centre a indiqué que les électeurs venaient au compte-goutte. D’après elle, certains candidats se sont présentés sur les lieux pour influencer la population : « Nous leur avons demandé de rentrer chez eux pour que les gens accomplissent librement leur devoir de citoyens. »

Le centre était gardé par des militaires. Même s’il y a un vaste parking à l’intérieur, tous les chauffeurs devaient garer leurs véhicules à l’extérieur, près de la route principale.

Le gouvernement prête serment

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Les 20 membres du gouvernement ont prêté serment ce mardi 25 août au Palais des Congrès de Kigobe.

Mardi, 25 août 2015 - Photo de Famille des membres du nouveau gouvernement après prestation de serment ©D.N/Iwacu

Mardi, 25 août 2015 – Photo de Famille des membres du nouveau gouvernement après prestation de serment ©D.N/Iwacu

Chaque ministre a lu le texte prévu à l’article 133 de la Constitution : « Devant le Président de la République et devant le Parlement, moi…. (énoncer le nom), je jure fidélité à la Charte de l’Unité nationale, à la Constitution et à la loi. Je m’engage à consacrer toutes mes forces à défendre les intérêts supérieurs de la Nation, à promouvoir l’unité et la cohésion du peuple burundais, la paix et la justice sociales dans l’accomplissement des fonctions qui me sont confiées. Je m’engage à combattre toute idéologie du génocide et d’exclusion, et à promouvoir et défendre les droits et libertés de la personne et du citoyen.»

Il y a parmi ces 20 ministres 8 Tutsi et 12 Hutu. Cette équipe gouvernementale comporte 6 femmes et 14 hommes. Ce nouveau gouvernement est constitué de 5 ministres issus de la Coalition Amizero y’Abarundi pro Rwasa et 15 provenant du Cndd-Fdd.

Willy Nyamitwe, le conseiller principal chargé de la communication à la présidence de la République parle d’un gouvernement d’union nationale dans la mesure où il est multipartite, multiethnique et multiconfessionnelle. «Il tient compte de la dimension genre et des équilibres régionaux tout en respectant la Constitution du Burundi notamment son article 129 », explique-t-il.

Cet article stipule en autres qu’entrent au gouvernement les partis qui le désirent et qui ont obtenu au moins 5% de vote. Or, il n’y a que le parti Cndd-Fdd et la coalition « Amizero y’Abarundi » qui ont obtenu 5% aux élections organisées par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

A la question de savoir pourquoi l’Uprona, aile Concilie Nibigira n’a aucun ministre alors que le 1er Vice-président est issu de ses rangs, M. Nyamitwe répond que l’article 92 de la Constitution stipule que l’Exécutif comprend le président de la République, les Vice-présidents et le gouvernement. Et au titre des Vice-présidents, il n’est dit nulle part qu’ils doivent provenir d’un parti qui a obtenu 5% aux élections.

Côté corps diplomatique, il y avait à ces cérémonies de prestation de serment de la nouvelle équipe gouvernementale des représentants de la Russie, de la Chine, de l’Afrique du Sud, de l’Egypte, du Rwanda et du Saint Siège.

Petite anecdote

La nouvelle ministre de la Justice Aimée Laurentine Kanyana s’était présentée au Palais des congrès de Kigobe habillée en robe. Quelques minutes avant les cérémonies proprement dites, le protocole a demandé à cette dame, membre de la Cour constitutionnelle d’aller mettre la tenue traditionnelle ’’Imvutano’’. Elle a dû rentrer pour réapparaître peu de temps après vêtue selon cette exigence protocolaire.

Uniproba : le crépuscule d’un règne ?

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L’organisation « Unissons-nous pour la promotion des Batwa (Uniproba) » perd de plus en plus le monopole de représenter le peuple autochtone du Burundi.

Léonard Habimana dans son bureau à l’Inspection Générale de l’Etat ©Iwacu

Léonard Habimana dans son bureau à l’Inspection Générale de l’Etat ©Iwacu

Venant Ruhuna. C’est le seul représentant de la communauté Twa à qui la chance a échu de siéger au Parlement pour le compte de l’Uniproba. La législature écoulée, l’aînée des associations des Twa du Burundi avait deux représentants sur les six garantis par le Code électoral. Elle en avait placé trois en 2005-2o10. Cinq sur six organisations des Batwa sont actuellement représentées au Parlement.

La déception est au comble à l’Uniproba. Léonard Habimana, l’actuel représentant légal et président de cette association, crie à l’injustice. Le coupable : la Céni qu’il accuse d’avoir violé le Code électoral.
En effet, démontre-t-il, les articles 108 et 142 stipulent que « la cooptation des députés et sénateurs de l’ethnie Twa se fait sur la base des listes présentées par leurs organisations les plus représentatives reconnues par l’autorité de tutelle ». Or, l’Uniproba est l’association la plus représentative, selon lui.

« Une association sans égale »

M. Habimana affirme qu’aucune autre association ne peut rivaliser d’actions déjà réalisées avec l’Uniproba. La dernière en date aura été la conduite d’une campagne de sensibilisation des Batwa à la participation massive aux élections, surtout pour se faire élire sur les listes des partis politiques. « Le résultat est là : même si nous n’avons pas encore collecté toutes les données, au niveau national, tous les représentants des Batwa dans les conseils communaux sont issus de l’Uniproba », se glorifie M. Habimana. Et de marteler que son organisation tient si bon qu’il est même impensable qu’il y ait une autre qui pourrait égaler ses réalisations dans un proche avenir. Et pour cause : « Elles n’ont été fondées que pour briguer des place au Parlement. Passé la cooptation, elles ne font plus parler d’elles. »

Il revient à la charge : « Mais voilà, la Céni a osé loger l’Uniproba à la même enseigne que des organisations qui n’existent que de nom. Pire, elle a offert deux sièges à une association qui n’est présente que dans trois provinces sur 18. »

La Céni, échappatoire à la polémique

Les autres associations esquivent la controverse lancée par l’Uniproba. Elles préfèrent plutôt s’en prendre à la Céni. Jean Baptiste Sindayigaya de l’union des jeunes pour le développement communautaire (UJEDECO), un Twa fonctionnaire à la Cntb, tape du poing sur la table : « Gédéon Gahungu, le représentant de Batwa de Bururi, est un fabriquant de brasero. Marie Chantal Nshimirimana (Ngozi) et Venant Ruhuna (Mwaro) n’ont à peine que le niveau primaire ». Et de renchérir : « Au moment où même les textes de loi n’assurent pas suffisamment la promotion des Batwa, est-ce ces gens d’un si faible niveau de formation qui nous représenteront au Parlement ? » Et de lâcher, dépité : «C’est une moquerie à l’endroit des Batwa de la part de la Céni. »

Dans cette logique d’éviter la polémique avec l’Uniproba (et avec d’autres associations par ailleurs), le député Vincent Sukunoba, président de l’union chrétienne pour l’éducation et le développement des déshérités (UCEDD), préfère indiquer que quatre associations seront à Bubanza le 14 août aux côtés de l’Uniproba pour célébrer la journée des autochtones. « 22 ans après l’avènement de la démocratie, Bubanza et Ruyigi restent les deux provinces qui n’enregistrent aucun Twa diplômé. C’est un constat plus amer que les affirmations de l’Uniproba », explique le député.

Prisonniers : pas de transfert au bout de la nuit

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La prison de Muramvya a déjà enregistré cette année au moins deux tentatives de la pratique illégale de transfert de nuit des prisonniers « politiques ».

LE "Sura mbaya", le camion utilisé dans le déplacement des prisonniers

LE « Sura mbaya », le camion utilisé dans le déplacement des prisonniers

Mercredi 12 août. Aux environs de 18h. Du tapage, des cris stridents, un vacarme infernal se fait entendre au centre-ville de Muramvya. C’est la prison qui est en ébullition.

Selon une source, qui a requis l’anonymat, tout commence quand à la tombée de la nuit, les prisonniers ont vu le procureur de la République, le commissaire provincial et le chef du service national des renseignements à Muramvya. Ils ont su que le colonel Richard Hagabimana allait être sorti de prison et ont pressenti un malheur pour ce haut gradé de la police incarcéré pour implication dans le putsch manqué du 13 mai.Les détenus, à la tête desquels les jeunes arrêtés pour participation aux manifestations dans la ville de Bujumbura, ont juré d’en découdre avec les policiers qui entreraient pour extraire l’officier de force. Et ils font du tapage pour alerter même les environs.
C’est le deuxième incident après que le 18 février la police a tenté de transférer le directeur de la Radio publique africaine (RPA), Bob Rugurika.

Le transfert de jour n’inquiète pas moins

L’appréhension des prisonniers est aussi partagée par l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (Acat-Burundi). Pour cette association, même un simple déplacement en dehors des enceintes de la prison est dangereux pour les prisonniers « politiques ». Aussi signalait-elle dans son rapport des descentes dans les prisons d’accueil des officiers putschistes en juin, que le Commissaire de Police Herménegilde Nimenya craignait pour sa sécurité pendant le voyage de Ngozi à Gitega. C’est dans la deuxième ville du pays que devait siéger la chambre de conseil en date du 9/6/2015 pour tous les prisonniers « putschistes ». L’Acat affirme que lors du déplacement, les policiers peuvent simuler une évasion et tuer un détenu en cours de route. Et d’ajouter : « Ceci est une alerte à diffuser le plus largement possible jusqu’au Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme pour que des actions concrètes et préventives soient prises et une escorte onusienne s’avère plus indispensable. »

Article 10Un détenu admis dans un établissement pénitentiaire peut être transféré par le directeur dans un tout autre établissement sur demande de l’autorité judiciaire compétente. Cette demande peut être introduite par un condamné pour des motifs d’ordre social ou familial, notamment le rapprochement de son lieu d’origine ou de la juridiction territorialement compétente. (La loi du 22 septembre 2003 sur le régime pénitentiaire).

« Nous n’autorisons pas des transferts de nuit »

La Direction générale des affaires pénitentiaire (DGAP) dit qu’elle n’autorise jamais des opérations de nuit. « Le départ des prisonniers en transfert se fait pendant les heures de service, c’est-à-dire avant 17h. Au-delà de 17 h 30, aucun prisonnier n’est autorisé de sortir », martèle un cadre.

Pour le cas de figure, la DGAP dit qu’elle a autorisé le transfert du colonel Richard Hagabimana après demande écrite du Parquet Général de la République. Elle avait instruit son employé et ses trois policiers préposés à l’escorte de loger à Muramvya si le transfert n’est pas opéré dans les heures de service. Comme ils sont arrivés à 17h30, ils ont dû loger à Muramvya. Cela a permis aussi au commissariat provincial de police de renforcer l’escorte de trois autres policiers. « Malheureusement, les prisonniers ont cru à un transfert de nuit et ils ont protesté par des cris », déplore ce cadre.


Le flou sur la légalité du troisième mandat

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L’affirmation du président Nkurunziza que la Cour de Justice de l’EAC (EACJ) a reconnu son troisième mandat est rejetée par la société civile.

Le président Pierre  Nkurunziza : « La Cour de Justice de l’EAC a reconnu mon troisième mandat. »

Le président Pierre Nkurunziza : « La Cour de Justice de l’EAC a reconnu mon troisième mandat. »

« Nous nous sommes engagés à respecter l’arrêt de la Cour Constitutionnelle en ce qui concerne ce dernier mandat que vous nous accordez, et qui a été reconnu par la Cour de Justice de l’EAC ». Ce sont les propos du président Pierre Nkurunziza lors des cérémonies d’investiture pour son troisième mandat, le 20 août au Palais des Congrès de Kigobe.

Côté gouvernement, les officiels se gardent de commenter les propos du président de la République. Gervais Abayeho, porte-parole du chef de l’exécutif, se contente de faire remarquer que l’arrêt sur la constitutionnalité du troisième mandat a été rendu en deux temps par la Cour siégeant à Arusha. Au ministère à la Présidence chargé des questions de l’EAC, Jean Rigi, Secrétaire permanent, martèle que l’EACJ a déjà rendu un arrêt définitif sur la question, mais qu’il appartient au ministère de la Justice d’en donner de plus amples détails. Les efforts d’avoir l’avis de la porte-parole de la Cour suprême n’ont pas abouti.

« Pur mensonge ! »

Me Dieudonné Bashirahishize : « C’est un pur mensonge »

Me Dieudonné Bashirahishize : « C’est un pur mensonge »

Dieudonné Bashirahishize, un des juristes burundais qui font partie de ceux qui ont saisi l’EACJ, martèle que « c’est un pur mensonge » du président Nkurunziza que d’affirmer que l’EACJ a reconnu son troisième mandat. Il insiste : « La copie du jugement n’évoque point cette question de fond qui n’a pas encore été débattue ».

Selon lui, le forum des Organisations de la société civile de la Communauté Est Africaine (EACSOF) et l’Union Panafricaine des Avocats (PALU), constatant que la crise burundaise commence à affecter toute la région de la CEA, ont saisi l’EACJ. But : démontrer que l’arrêt de la Cour constitutionnelle a été pris « dans la fraude et l’intimidation »tout comme la décision de la Céni d’accepter une candidature de Pierre Nkurunziza. Ces faits, souligne Me Bashirahishize, sont contraires à la Constitution burundaise et à l’Accord d’Arusha. Ils violent aussi en plusieurs points le traité établissant l’EAC.

La cour ne s’est pas encore prononcée

Les documents publiés sur le site de l’EACJ montrent que le dossier a été fixé devant cette cour en date du 8 juillet 2015. Le dossier principal appelé « Reference » a été enregistré en cette date. Par après, l’Etat du Burundi, la Ceni et le secrétariat général de l’EAC ont été assignés.

Le requérant a soumis une autre requête de mesure provisoire urgente dite « interimorder » (un jugement avant dire droit) demandant la suspension du processus électoral en attendant l’issue du dossier sur le fond. Seules les plaidoiries sur cette mesure provisoire ont déjà été organisées par la Cour. La Cour n’a pas donné une suite favorable à cette demande provisoire.

Signalons que la date des plaidoiries sur le fond de l’affaire proprement dit n’est pas encore fixée ou connue des parties.

Les hommes forts du troisième mandat

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Les grosses pointures du parti Cndd-Fdd ont réoccupé les postes de souveraineté contrairement aux femmes qui ont été remerciées.

Photo de famille de la nouvelle équipe gouvernementale

Photo de famille de la nouvelle équipe gouvernementale

Le ministère de la Sécurité publique voit à sa tête un des très hauts gradés des forces de défense et de sécurité, un fidèle du président Nkurunziza, le commissaire de police chef (lieutenant-général) Alain Guillaume Bunyoni. C’est un ministère qu’il connaît bien pour l’avoir dirigé. Un homme qui occupa plusieurs ministères avant de se retrouver à la présidence comme chef de cabinet civil. Jusqu’à son retour au gouvernement, il était Chancelier des Ordres Nationaux. Il remplace le commissaire de police Gabriel Nizigama qui est nommé Chef de cabinet civil-adjoint du président de la République. Ce dernier se sera illustré notamment dans la mise en échec du putsch du 13 mai.

Le portefeuille de la Défense et des Anciens combattants reste dans les mains du ministre sortant Emmanuel Ntahomvukiye. Ce magistrat est devenu ministre après l’exil du Général-major Pontien Gaciyubwenge. Selon des sources à l’armée, à sa nomination, bien des hommes en treillis digéraient très mal d’être dirigés par un civil.
L’ancien ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Pascal Barandagiye hérite du ministère de l’Intérieur. Il devra s’occuper aussi de la formation patriotique.Entre autres faits, M. Barandagiye a mobilisé ses magistrats pour envoyer en prison, selon la procédure de flagrance, militants du MSD, manifestants, putschistes, prisonniers de guerre. Il remplace le très honni par l’opposition et la société civile Edouard Nduwimana, actuel vice-président de l’Assemblée Nationale.

M. Barandagiye laisse son fauteuil à Aimée-Léontine Kanyana, une proche de Pierre Nkurunziza. Elle était à la Cour constitutionnelle comme membre non permanente, puisqu’elle était aussi le numéro deux de la banque centrale du Burundi.
Le patron des Finances de l’Etat reste Tabou Abdallah Manirakiza au moment où les partenaires financiers du Burundi menacent de fermer les robinets de l’aide et que les ressources internes s’étiolent.

Aimé Alain Nyamitwe est reconduit à la tête de la diplomatie burundaise. Il aura à mener une grande offensive diplomatique pour éviter au pays l’isolement dans lequel il s’englue depuis la candidature de Pierre Nkurunziza.

Ont-elles déméritées ?

Une seule femme aura été reconduite dans le nouveau gouvernement : Léontine Nzeyimana, ministre à la présidence en charge des questions de l’EAC. Toutes les cinq restantes ont été remerciées par le parti Cndd-Fdd. il s’agit de Rose Gahiro (Education), Odette Kayitesi (Agriculture et Elevage), Sabine Ntakarutimana (Santé) et Annonciate Sendazirasa (Fonction Publique). La très récemment nommée Irina Inantore ne retrouve pas son fauteuil au ministère du commerce.

Le conseiller principal chargé de la communication à la présidence de la République, Willy Nyamitwe dira que tous ceux qui n’ont pas été reconduits n’ont pas démérités, mais qu’ils seront appelés à d’autres fonctions.

Hausse de 100 Fbu sur les bières Primus et Nyongera

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La Brarudi (Brasseries et Limonaderies du Burundi) vient de procéder à l’augmentation des prix recommandés consommateurs pour la bière Primus. Désormais, le prix de la bouteille de 72 cl passe de 1200 à 1300 Fbu, tandis que celui de la bouteille 50 cl passe de 900 à 1000. La bière Nyongera coûte dorénavant 900 au lieu de 8oo Fbu la bouteille. Le prix des autres produits Brarudi restent inchangés.

D’après un communiqué du 2 octobre de la Brarudi, la société a fait ces cinq dernières années des investissements de 302 milliards de Fbu. « La hausse des prix permettra de faire face au charges d’amortissements des investissements, tout en continuant à honorer ses obligations ».

Pour rappel, cette hausse survient deux années après la dernière hausse en mai 2013.
Signalons qu’à chaque fois que les prix de la principale brasserie du pays augmentent, les prix des autres produits de consommation fluctuent sur le marché. C’est le panier de la ménagère qui en fait les frais.

Trois upronistes d’Amizero y’Abarundi à l’Assemblée nationale

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Hillarie Nshamaje. C’est l’Uproniste de la coalition Amizero y’Abarundi qui a participé, pour la première fois, à une session de l’Assemblée nationale, ce lundi 5 octobre.

C’était à l’occasion des cérémonies d’ouverture de la session parlementaire d’octobre. L’élue de la province de Bubanza (Musigati) rejoint ses deux consœurs Julienne Nahintije (Kayanza) et Angèle Ciza (Kirundo) qui siégeaient à l’hémicycle de Kigobe depuis la fin de la session de juin. Ces trois dames bravent ainsi la consigne de la chaise vide du parti de Charles Nditije.

Laconiques et collégiales, elles s’expliquent : « Nous respectons le peuple qui nous a élues. Nous ne renions pas notre appartenance politique. Nous sommes des adultes responsables de nos actes. »

Malgré ces trois défections, les grandes figures upronistes d’Amizero y’Abarundi refusent toujours d’occuper leurs sièges.

Signalons que, selon l’article 156 de la Constitution du Burundi, le mandat de député et celui de sénateur prend fin, entre autres par absence injustifiée à plus d’un quart des séances d’une session. Faudra-t-il attendre la fin de cette session, c’est-à-dire la fin décembre pour constater que ces députés doivent être frappés par cette disposition ? Ou le constat se fera-t-il au cours de la session ?

Signalons aussi que la session qui a débuté ce lundi sera consacrée à l’étude du projet de loi des Finances 2016. Mais le gouvernement ne l’a pas encore déposé au Bureau de l’Assemblée nationale. Entre temps, les députés plancheront sur 21 projets.

Olucome : « Oui au dialogue, mais entre les vrais protagonistes »

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Les positions de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome) sur le dialogue national sont presqu’aux antipodes de celles du gouvernement.

Gabriel Rufyiri : «Les parties en conflit doivent accorder leurs violons sur trois points : le facilitateur, le lieu et l’agenda du dialogue. »

Gabriel Rufyiri : «Les parties en conflit doivent accorder leurs violons sur trois points : le facilitateur, le lieu et l’agenda du dialogue. » ©Iwacu

« Même quand on a gagné les élections, le dialogue reste nécessaire et cela est un principe valable dans tous les pays du monde », a souligné Gabriel Rufyiri, son président, mercredi 30 septembre.

Toutes les parties dans la crise burundaise sont favorables au principe du dialogue. Willy Nyamitwe, le conseiller principal de la communication du président Nkurunziza dira que le gouvernement a toujours privilégié le dialogue. Il renchérit : « Ne pas mettre sur pied une structure chargée de conduire ce dialogue reviendrait tout simplement à renier la volonté du peuple et les suggestions des partenaires techniques et financiers du Burundi ».

Après cette concession, Gabriel Rufyiri s’aligne sur la position du clergé catholique du Burundi, d’une bonne partie de la communauté internationale, et même du Cnared. Il se dit « très préoccupé » par la nouvelle forme du dialogue national que compte organiser le gouvernement.

D’abord, c’est un dialogue qui risque de ne pas faire intervenir les vraies parties en conflits. Par conséquent, le nœud du problème burundais ne sera pas abordé. A ce propos, il rappelle le dialogue national organisé par le gouvernement Buyoya en 1990 autour de la question de l’unité nationale : « Les problèmes réels n’avaient pas été discutés. Il a fallu les négociations d’Arusha et de cessez-le-feu où les vraies parties en conflit ont discuté sans faux fuyant pour trouver solutions aux vrais problèmes de l’époque».

Pour cela, l’Olucome demande aux parties en conflit d’accorder leurs violons sur trois points : le « Facilitateur » dit aussi « Médiateur », le lieu et l’agenda du dialogue.

Mais le gouvernement du Burundi, le parti au pouvoir en tête, a déjà dit « niet » au dialogue sous l’égide d’un facilitateur étranger. Autre divergence avec la position du gouvernement : « les questions qui fâchent ». Gabriel Rufyiri reste optimiste que les questions-polémiques des élections, du troisième mandat du président Nkurunziza et de la possibilité d’une transition seront discutées. Déchantera-t-il ? En effet, à maintes reprises, M. Nyamitwe a martelé que revenir sur ces trois questions serait mettre en question la souveraineté du peuple qui s’est déjà exprimé par les urnes. Et d’ajouter que les Burundais en ont marre avec les transitions surtout que pour pouvoir prétendre à certains postes, il faut avant tout avoir été élu par le peuple.

Ensuite et plus grave encore, M. Rufyiri critique le caractère budgétivore de ce dialogue. Il redoute qu’il ne soit une occasion pour faire cautionner l’amendement de la Constitution et de l’Accord d’Arusha. Entre autres amendements : la suppression des dispositions qui limitent à deux le nombre de mandats d’un président de la République.

Levée de bouclier de Willy Nyamitwe : « On a des activistes de la société civile qui s’immiscent dans la politique et oublient leur champ d’action. » Selon lui, ils sont impliqués de près ou de loin dans les exactions qui endeuillent le peuple burundais. Et de s’écrier : « Qui est Rufyiri pour donner des leçons morale au peuple burundais ? »

Un nouveau directeur de la prison de Gitega

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L’OPCII (Lieutenant-colonel) Félicien Ninganza est depuis hier le 8 octobre le nouveau directeur de la prison de Gitega. Il remplace le magistrat Emmanuel Niyonkuru. Selon des sources concordantes à la prison de Gitega, M. Niyonkuru est limogé pour son opposition à l’isolement des vingt-huit présumés putschistes dans des cellules aménagées pour cette fin.

Rappelons que lundi et mardi, les prisonniers de Gitega ont résisté par des jets de pierres et des cris à la police qui voulait faire entrer par force les présumés putschistes dans ces cellules. Mercredi, la police est parvenue à isoler les putschistes.

Attaque sur les bureaux de l’agence rwandaise de voyage Volcano

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Les bureaux de l’agence Volcano happées par les flammes.

Les bureaux de l’agence Volcano happées par les flammes.

Jeudi le 8 octobre à 23 heures. Deux explosions de grenades et des rafales d’armes automatiques déchirent le silence de la nuit au quartier Gihosha, à la Gare du Nord.

Quelques minutes après, retentit la sirène des camions anti-incendie. Le matin, le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye parle d’«une attaque-éclair qui n’a pas duré plus de trois minutes sur le bâtiment abritant les locaux de l’agence Volcano».

Selon la police, l’attaque n’a pas fait de victime humaine. Mais les quatre salles dont les bureaux de l’agence Volcano ont été légèrement happées par les flammes. Dans la matinée de ce vendredi, la police bouclait encore les lieux. Il y avait encore des douilles de cartouches et deux grenades non explosées dans la cour.

Encore sous le choc, les responsables de l’agence ont refusé de s’exprimer devant la presse. Un garçon dans un cabaret attenant au bureau de Volcano dit qu’il n’en sait pas trop sur ce qui s’est passé sinon qu’il s’est retrouvé couché par terre après explosion de grenades et les crépitements d’armes automatiques.

Qui sont les auteurs du crime ? Un mystère. La police dit que ses enquêteurs ne veulent pas négliger aucune piste. Y a-t-il eu vol d’argent ? « La police travaille conjointement avec les responsables de l’agence pour déterminer les dégâts matériels et financiers », se contente d’indiquer l’officier de police Nkurikiye.

Signalons que cette attaque intervient après que des messages sur les réseaux sociaux faisaient état de l’interdiction par Bujumbura du transport Bujumbura-Kigali par les bus de cette agence.


Ngagara : un cadavre retrouvé près de l’école primaire du quartier II

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Le corps sans vie d’un homme

Le corps sans vie d’un homme

C’est ce vendredi 9 octobre vers 6 heures du matin que les premiers passants ont découvert un corps sans vie d’un homme à côté d’un mur de cette école. Selon des témoins, il a eu des tirs sporadiques dans les environs de cette école pendant la nuit. Et c’est ce que la sentinelle interrogée affirme : «Je suis resté terré dans la cour intérieure de l’école Je n’ai pas pu sortir pour voir ce qui se passait.»

Les quelques élèves qui se sont présentés à l’école ont vite rebroussé chemin quand ils ont vu ce corps criblé de balles. Paniqués, les parents se dépêchaient pour aller récupérer leurs enfants pris de peur.

L’administrateur de la commune, Ntahangwa Rémy Barampama s’est rendu sur les lieux, il affirme que l’homme abattu était un fou, il errait dans le quartier de Cibitoke.

Cet administratif appelle les habitants de Ngagara à collaborer avec la police pour que la situation sécuritaire s’améliore. Il leur demande d’être courageux et de dénoncer les hommes armés, ’’des bandits et des malfaiteurs’’ qui perturbent la sécurité.

Sécurité renforcée à la gare routière de Bujumbura

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Depuis hier le 8 octobre à 16 heures, la police a bloqué par des concertinas le tronçon de l’Avenue du Lac entre l’Hôtel Tanganyika et la société Arnolac (plus ou moins 200 mètres). Le porte-parole de la police dit ne pas encore être au courant de cette situation.

La population trouvée sur place suppose que ce sont des raisons sécuritaires qui sont derrière ce bouclage. « La police redoute qu’à partir de la route, des malfaiteurs ne lancent des objets inflammables sur les camions citernes pleins de carburant en stationnement à la gare routière », dira un vendeur ambulant.

La gare routière de Bujumbura est située à quelque mètre du Lac. Chaque jour, des dizaines de camions sont en stationnement dans l’attente du déchargement des produits importés de l’étranger.

Centre-ville : sept cambrioleurs de banque abattus par la police

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Dans l’après-midi de ce vendredi 9 octobre, la police a mis hors d’état de nuire un groupe de bandits armés qui venaient de braquer la Banque de Commerce du Burundi (BCB), agence de Buyenzi.

Les corps sans vie des bandits gisant dans le sans

Les corps sans vie des bandits gisant dans le sang

15 heures, au Bureau Spécial de Recherche (BSR), actuel commissariat municipal. Le ministre de la Communication Nestor Bankumukunzi est présent pour présider les cérémonies de libération de 42 suspects arrêtés dans les troubles de samedi et dimanche dans les quartiers nord de la capitale. Les chefs de quartiers identifient leurs ressortissants. L’ambiance est sereine.

Tout à coup des coups se font entendre depuis le marché de Ruvumera (Buyenzi). Officiels et journalistes se mettent d’abord à l’abri. Une double cabine passe devant le BSR.

« Embarquez vite. Les bandits viennent de passer ici devant nos bureaux », aboie un officier à ses subalternes. Dans l’espace d’un cillement, une dizaine de policiers sont dans un pick-up qui démarre sur les chapeaux de roues.

Deux minutes plus tard, des tirs nourris se font entendre au centre-ville pendant au moins cinq minutes : « C’est fait ! C’est le face-à-face. Les bandits sont cuits », laisse échapper un policier resté en faction.

Dix minutes plus tard, les policiers partis en intervention rapide reviennent au camp, pleins d’enthousiasme. «Twahejeje» (Mission terminée), clament-ils. Les journalistes ont vite compris ce langage codé : les policiers ont abattus les bandits.

Aussitôt la sirène d’un camion anti-incendie retentit. Les journalistes changent de mission. Ils décident de suivre le camion.
Place des Martyrs. Quelle surprise ! Des pompiers s’acharnent à éteindre un immeuble en étage en feu. Un court-circuit probablement dû à des câbles touchés par des balles traçantes.

Rond-Point Novotel. Un grand nombre de policiers  sont sur le qui-vive autour d’un véhicule criblé de balles. Les journalistes exhibent les badges. Ils peuvent approcher et prendre des photos de trois corps sans vie gisant dans une flaque de sang sous la Toyota Hilux double cabine immatriculée EA 6751.

Cinq mètres de là, près de la station d’essence, un corps gît mort. Un autre agonise. Personne ne s’en occupe. «Ils faisaient partie de la bande », disent les policiers, plutôt indifférents, voire satisfaits. Il mourra une demie heure après.

Vers le Building Leo, une personne grièvement blessée réclame d’être évacuée à l’Hôpital. «Espèce de criminel ! La main de Dieu vient de te happer», crache des policiers, visages étincelants. Survivra-t-il ? Toujours au Rond-Point Novotel, vers la Chaussée Price Louis Rwagasore, un autre homme agonise. La police admire les derniers râles de «ce malfrat», apparemment satisfaite. Va-t-il mourir dans l’indifférence totale des policiers ?

Signalons que les bandits abattus venaient de commettre un hold-up à Ruvumera, à l’agence de la Banque de Crédit de Bujumbura (BCR). Au cours de leur opération, ils ont tué à la kalachnikov un policier, un travailleur d’appui à cette banque et un client. L’argent volé a été retrouvé dans le véhicule, il était dans deux sacs. La police a récupéré les armes de ce gang.
Au moins deux véhicules ont été endommagés lors des échanges de tirs.

Le porte-parole adjoint de la police, Pierre Nkurikiye, parle de neuf morts dont sept bandits, un policier et un client. Selon lui, un membre de ce groupe armé a été blessé lors de la fusillade.

Il s’agit d’un ancien capitaine de l’armée, 33ème promotion de l’ISCAM, cet officier avait été révoqué. Ce dernier a affirmé que c’est ce groupe qui a tué les deux cambistes au centre-ville, la semaine dernière.

Le porte-parole adjoint de la police indique également que deux policiers ont été blessés au cours de cette opération.

Commémoration du 54ème anniversaire de l’assassinat du Prince Louis Rwagasore sous haute sécurité

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Mardi, 13 octobre 2015 - Commémoration du 54ème anniversaire de l'assassinat du Prince Louis Rwagasore, héro de l'indépendance du Burundi. Le couple présidentielle dépose une gerbe de fleurs au mausolée ©ON.I/Iwacu

Mardi, 13 octobre 2015 – Commémoration du 54ème anniversaire de l’assassinat du Prince Louis Rwagasore, héro de l’indépendance du Burundi. Le couple présidentiel dépose une gerbe de fleurs au mausolée ©ON.I/Iwacu

Les cérémonies ont commencé par une messe dite à la cathédrale Regina Mundi par l’archevêque de Bujumbura,  Evariste Ngoyagoye. Ce sont les hauts cadres de l’Etat, au premier rang le couple présidentiel, qui ont pris part à cette messe. Toutes les routes menant à la cathédrale étaient bloquées par une armada de militaires et policiers depuis le matin.

La sécurité était aussi très renforcée au mausolée où repose le héros de l’Indépendance.

Pas de discours de circonstance

Au mausolée, les participants ont réécouté le discours du héros de l’Indépendance à l’occasion de la victoire de son parti en 1961.
A la messe, l’homélie de l’archevêque Ngoyagoye exhortait les Burundais, les leaders du pays en premier lieu au pardon, à la miséricorde et à la compassion, à l’image du Christ. « Je ne doute pas que le prince Rwagasore avait ces qualités», dira l’archevêque.

Quelques réactions

Rose-Paula Iribagiza, la cadette du prince

«Chaque fois que j’écoute le discours de mon grand frère, je suis au bord des larmes », lâche Rose-Paula Iribagiza. Pour elle, le discours de Rwagasore c’est « la meilleure Constitution que le Burundi puisse avoir ».

La princesse Iribagiza n’a pas de rancune contre ceux qui ont commandité l’assassinat de son frère : « C’est normal qu’avec la perte de la souveraineté sur le Burundi, ils devraient s’en prendre au leader de l’indépendance de leur colonie ». Mais elle ne décolère pas contre ses frères qui ont accepté d’être des valets des Blancs dans cet ignoble assassinat.

Marie Claire Burikukiye

Cette dame qui affirme être une fille de Rwagasore demande aux commanditaires de l’assassinat de son père de se révéler et de demander pardon.

Léonce Nyabuhoro, 65 ans et Zacharie Mpfubusa, 76 ans, Upronistes

«Nous souhaitons l’unité dans le pays et la réunification du parti de Rwagasore ».

Jean de Dieu Mitabazi, président du parti Radebu

« Je demande que la CVR ou la Justice burundaise révèlent les commanditaires de l’assassinat du père de l’Indépendance. Le grec Kajorgis et les fils Baranyanka n’ont été que des hommes de main.»

Issa Ngendakumana, ancien ministre et secrétaire général du Frodebu-Nyakuri

«Je déplore les pratiques et le discours ethniste du parti au pouvoir alors que Rwagasore avait rassemblé tous les Burundais ». Pour lui, «c’est une bévue diplomatique que des Burundais manifestent devant des ambassades occidentales au sujet de l’assassinat des leaders comme les Présidents Ndadaye et Ntaryamira.»

Willy Nyamitwe, conseiller principal chargé de la communication à la présidence 

«C’est normal que des citoyens non appelés par aucune institution du pays fassent des démonstrations devant les ambassades occidentales. Les européens font de même devant nos ambassades dans leurs pays ». Et d’ajouter que « c’est du négationnisme que de dire que l’unité nationale est mise à rude épreuve». Il promet que le moment venu, la CVR et les institutions du pays s’occuperont de la question des commanditaires de l’assassinat des leaders du pays.

Ambassadeur Guillaume Ruzoviyo, président du parti monarchique parlementaire, Abagenderakaranga 

« L’unité que prônait le prince Rwagasore a été perturbée mais elle n’a pas éclatée.»

Ngagara : 10 morts le jour du 54ème anniversaire de l’assassinat du héros de l’Indépendance

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Chez Christophe, cameraman de la RTNB, des traces de balles sont visibles sur la porte de la maison ©Iwacu

Chez Christophe, cameraman de la RTNB, des traces de balles sont visibles sur la porte de la maison ©Iwacu

Selon le porte-parole adjoint de la Police, Pierre Nkurikiye, vers 15 heures, au quartier III, des jeunes malfaiteurs armés ont tué avec un pistolet un policier en civil. Son collègue sera grièvement blessé et évacué à l’hôpital après une opération de sauvetage de la police.

Ce fut une opération musclée où il y a eu un échange de tirs entre la police et les malfaiteurs. Deux de ces derniers seront abattus, affirment le porte-parole adjoint. Comme effets collatéraux, cinq autres civils sont morts dont un cameraman de la RTNB et trois membres de sa famille. Ce mercredi 14 octobre, deux autres corps seront découverts dans ce quartier.

Selon des témoins rencontrés à Ngagara au quartier III, tout a été déclenché par la mort d’un policier de l’API en civil. «Ils étaient à deux et en civil. Ils ont été surpris en train d’épier des jeunes en réunion à l’école primaire. Ils ont été attrapés, puis menottés et laissés sur un terrain de cet établissement avant d’être attaqués à la grenade.»

Après leur évacuation, raconte nos sources, trois pickup pleins de policiers armés jusqu’aux dents sont entrés au quartier trois. Ils se sont introduits dans plusieurs ménages et chaque fois ils intimaient l’ordre aux gens ne se reprochant de rien de sortir.

«Et c’est là que le caméraman de la RTNB est sorti de sa maison suivi de sa famille. C’est quand il a voulu décliner son identité qu’il a reçu une balle dans la tête. Son épouse, ses deux enfants et sa nièce ont été exécutés sur le champ», raconte un témoin.

Entre temps, relate-t-il, d’autres policiers étaient en train de rançonner des gens tirant sur toute personne qui leur paraissait suspecte. «Il y a eu aussi 2 blessés. Ils ont pris plusieurs articles dans une boutique. Ils ont même tiré des roquettes sur deux maisons avant de s’en aller à bord d’un pickup noir double cabine qui les attendait.» Plusieurs habitants interrogés parlent de 10 morts et de 2 blessés. Les corps ont été enlevés et amenés à la morgue.

Des armes et des effets militaires ont été saisis dans ce quartier après une fouille perquisition menée ce mercredi matin. Il s’agit de 3 grenades, d’une roquette et d’une tenue militaire.

Le corps sans vie de Lynca Orly Kabanga

Le corps sans vie de Lynca Orly Kabanga

Les bureaux de la zone Ngagara attaqués

Pendant la nuit, trois grenades ont été lancées sur les positions de la police au chef-lieu de la zone Ngagara et trois autres à l’Ecole Saint Albert sans faire de dégâts. Des tirs nourris suivaient les déflagrations de ces grenades. Le porte-parole adjoint de la Police a aussi montré à la presse un obus non explosé qui a été tiré contre les positions de la police.

Un corps d’une jeune fille retrouvé à Jabe

Les habitants de ce quartier ont vite identifiée cette adolescente retrouvée morte au bord de l’avenue de l’Imprimerie ce mercredi 14 octobre. Elle s’appelle Lynca Orly Kabanga, elle étudiait à l’école secondaire, elle est originaire de Ngozi. Selon des sources policières, cette jeune fille a été tuée à la grenade. Les mobiles ne sont pas encore connus.

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